1. |
Nadia
02:20
|
|||
C’est à cause d’elle
Que je ne dors pas cette semaine
C’est parce qu’elle est belle
Et que mes envies sont vilaines
Elle est égyptienne
Et elle est nietzschéenne
Un « i » la sauve du néant
Même si elle s’y trempe souvent
Car elle est un peu morose
Ne voit pas la vie en rose
Derrière ses longues mèches noires
C’est pourquoi je me propose
De lui envoyer des roses
Et de l’eau pour les faire boire
Nadia…
Elle a beau s’en foutre
Voir les murs à travers moi
Quand je croise sa route
Ça me cause tout un émoi
Comme un arbre vert
Amoureux de la pluie
Qui sous quelques nuages gris
Devient la cible d’un éclair
Elle est un peu morose
Elle m’envoie sur les roses
Qu’elle reçoit de ma part
La morale de cette histoire, c’est:
« N’attend pas d’être chauve
Pour passer à autre chose »
Maria…
|
||||
2. |
Un parmi tant d'autres
04:24
|
|||
C’est dans tous les magazines
Que se retrouve ma copine
C’est sur toutes les stations
Qu’on joue en boucle ses chansons
C’est dans toutes les librairies
Qu’on vend sa longue biographie
Et c’est moi qu’elle a choisi
Moi qui n’ai pas autant d’amis
C’est dans tous les yeux des hommes
Que se reflète sa silhouette
C’est dans la jalousie des femmes
Et dans l’envie de toutes ces dames
Qu’elle devient abominable
Qu’elle devient abominable
Et c’est dans mon imaginaire
Qu’elle se donne toute entière
Je suis un parmi tant d’autres
Mais combien d’autres en font autant
Je suis ton plus fidèle apôtre
Et je te suis comme le vent
Quand tu chantes dans tes concerts
Je suis toujours au premier rang
Je t’envoie des roses par camion
Et rêve que tu retiennes mon prénom
(Je t’envoie des roses par hélicoptère
Et rêve que tu entendes mes prières)
C’est dans les bras de ce garçon
Que se retrouve ma copine
Un gars qui joue dans des films
Et qui comme elle fait des millions
Mais je sais qu’au fond
Elle n’y trouve pas son compte
Car je la connais mieux que quiconque
Mieux que quiconque
Je saurai attendre
Que tu remarques tes erreurs
J’ai le coeur si tendre
Qu’il absorbera tous tes pleurs
Il te suffit simplement
De passer la frontière
Qui divise nos univers
À des années lumières!
Refrain
[Tu es comme un dévot faisant tout pour plaire à son Dieu
Voyant bien qu’ici-bas, la vie n’est rien qu’un jeu
Plusieurs partent en déroute, mais moi j’aligne les victoires
L’amour, l’argent, la beauté et la gloire
Que la vie soit injuste, c’est bien sûr une évidence
S’en faire une raison, c’est par là que tout commence
Qui sait si dans une autre vie tu finiras par avoir
L’amour, l’argent, la beauté et la gloire]
Refrain
Paroles et musique : Pierre-Olivier Guillard
|
||||
3. |
||||
Misanthrope des beaux jours
Misant trop peu sur l’amour
Un manteau noir, un chapeau noir
Il marche en fixant le trottoir
Pour ne pas croiser l’regard
De ses semblables, de ces ignares
Tous ces imbéciles heureux
Qui pensent encore du bien de Dieu
[Et il s’exclame, la voix posée :]
« Je me suis retiré Je ne participe plus
Et je prêche par l’exemple
Tenez, regardez, j’ai tout fait brûler!
Et je n’ai pas d’enfants...”
Parcourant les gazettes
Dans les tavernes l’après-midi [et il pense:]
“Le monde court à sa perte
Rien de nouveau ce vendredi”
Et plus l’alcool le rend gaga
Plus il provoque son entourage
Alors on l’insulte et on le bat
Et lui de lancer avec rage :
« Vous êtes tous demeurés
Je ne participe plus
Et je prêche par l’exemple
Tenez regardez, je ne suis pas marié!
Et je n’ai pas d’enfants… »
Misanthrope des beaux jours
Misant trop peu sur l’amour
Plus de valeurs, plus de croyances
Contre les pleurs, j’ai l’arrogance
Et vous qui croyez en l’enfer
Montrez-le moi que je puisse en rire
Votre optimisme me sidère
Quand je vous entends parler d’avenir
“Je me suis retiré
Je ne participe plus
Et je prêche par l’exemple
Tenez, regardez, j’ai tout fait brûler!
Et je n’ai pas d’enfants...”
|
||||
4. |
Je flâne de nuit
02:57
|
|||
Dans ces moments d’intimité
Avec moi-même, avec l’été
Un ballon gonfle dans mon ventre
Quand dans ma maison je rentre
Il a beau être minuit
Elle a beau tomber la flotte
Je prends mon vieux parapluie
Et j’ouvre la porte
Sous la pluie
Je flâne de nuit
Saoul d’ennui
Je flâne de nuit
Peu importe les méandres
Je flâne de nuit
Peu importe qu’on m’attende
Je flâne de nuit
L’oeil, une goutte dans l’oeil
Une goutte dans l’œil
Dans ces moments de timidité
Où je pense à Émilie
Une fille de l’université
Que j’aimerais bien voir dans mon lit
Mais j’aimerais peut-être avant
Et je n’ai pas d’enfants...”
Lui dire que je l’aime
Dehors, il y a du vent
Et la Lune, elle est pleine
Refrain
Dans ces moments de contractions
Abdominales et cérébrales
Quand je perds la raison
Toutes mes facultés mentales
Il a beau être minuit
Elle a beau tomber la flotte
Je prends mon vieux parapluie
Et j’ouvre la porte
Refrain
|
||||
5. |
Solitaire
02:50
|
|||
J’aime vivre en solitaire
Sur mon petit bout de terre
J’en ai vu beaucoup, Monsieur
Avoir le ventre plus gros que les yeux
Si ce n’est plus un mystère
Ça me surprendra toujours
Que les uns se fassent la guerre
Et sur ce je passe mon tour
Je suis né dedans ma mère
Béni comme une prière
Certains n’ont pas eu ma chance
De l’autre côté de la balance
Je tente bien d’être solidaire
Mais me méfie des vautours
Tu as beau m’appeler « mon frère »
Tu caches ta haine, je passe mon tour
J’aime vivre en solitaire
Sur mon petit bout de terre
J’en ai vu beaucoup, monsieur
Avoir le ventre plus gros que les yeux
Tant qu’il y aura de l’ambition
Le monde sera fait de prisons
Mais tant qu’il y aura des gens comme toi
Je jure de garder la foi
[Yukio s’est fait harakiri
Pinocchio raconte des conneries
Kim Jong-il rejoindra son ami Khadafi
Hé les rigolos, on se retrouve au paradis]
Paroles et musique : Pierre-Olivier Guillard
|
||||
6. |
Petite pitoune
03:25
|
|||
J’ai eu la chance de naître belle et en santé
Bien éduquée tendance de droite
Je suis la poupée de papa, la plus belle de maman
Bref, l’enfant roi devenu reine de ses parents
J’aime le sport, les animaux
Surtout les chevaux, comme ils sont beaux
Regardez-les, crinières au vent
Partir au galop par beau temps
Je suis une despote, en quelque sorte
Une Tyrannosaurus rex dans un pyjama de soie
Une lionne, une tigresse
Qui ne dévore que du foie gras
Je suis une vipère, j’ai vraiment l’air d’une vieille sorcière
Tombée un jour par chance dans la fontaine de Jouvence
Je suis une petite pitoune
Autour de moi la terre tourne
Et s’arrête net quand je bouge
Je suis le symbole d’une époque
Où de paraître est suffisant
Pour une place au firmament
J’ai su très vite que je pouvais
Si je voulais toujours, toujours
Car je voulais toujours, toujours
Et je pouvais... toujours, toujours!
J’ai développé des stratagèmes
À faire frémir les Aztèques
À rendre blême même Alex
... Alex le grand!
Y’en a qui trament, y’en a qui bossent
Et pire que tout, y’en a des moches
Qui prennent le bus
J’ai même entendu dire que la terre se réchauffe
Or, depuis, je colle un collant “Love Kyoto”
Sur mon Hummer, rue Ontario!
Paroles et musique : Pierre-Olivier Guillard.
Petite pitoune - "Misanthrope des beaux jours" Winston Balafre
|
||||
7. |
Six millions
03:49
|
|||
Six millions ne semblent pas assez
Six millions gazés, bien entassés
Soixante ans déjà passés, il faut recommencer
Six millions ne semblent pas assez
Un soldat sur un champ de bataille
Devant l’ennemi n’est pas de taille
Que tu perdes ta vie, tout ça n’est qu’un petit détail
Quand les hommes deviennent du bétail
Alors ma jolie Allons nous marier
Avant la fin du monde
Avant que tombent les bombes
Tant qu’il reste de la bière
Avant la troisième guerre
Je t’en prie ma chérie
Fais de moi ton mari
Avant que les tanks n’arrivent ici
Qu’ils rasent maisons et villages
Avant que les blindés piétinent notre bonheur
Dépêchons-nous et faisons nos bagages
Avant que la pluie nous brûle la peau
Que l’air ne devienne irrespirable
Avant que ne se hisse encore un nouveau drapeau
Aimons-nous au lieu d’être coupables
Refrain
Paroles et musique : Pierre-Olivier Guillard
|
||||
8. |
Diane (Amour amnésique)
03:47
|
|||
Je suis content de ta mise en plis
Même si ça m’a pris deux semaines, je t’en prie
Ne me jette pas comme un fruit qui se gâte et qui pourrit
Je vais prendre congé ce samedi, nous le passerons au lit
J’ai une mémoire d’éléphant lobotomisé
J’oublie jusqu’au premier des nombres premiers
Toujours en retard comme la fin du monde
Qu’attendent les fous et les poseurs de bombes
C’est ton anniversaire
Me rappelle ton ami, alors: “Bonne fête!”
On a prévu un dîner chez ta mère
Même si tu me l’as dit, il faut que tu me le répètes
Car j’ai un agenda rempli, des contrats à signer
Je sais plus où donner de la tête
Bon c’est ça, fais encore la gueule
J’n’ai plus envie d’y aller, de toute façon, j’avais oublié!
Refrain
Diane, je suis une pauvre cloche, mais je t’aime
J’aimerais tant que tu te souviennes
De notre première rencontre à la gare
J’étais à l’heure bien qu’on se soit tombés dessus par hasard
Refrain
|
||||
9. |
L'exode inutile
03:09
|
|||
C’est à qui sait attendre
Que les roses offriraient leur parfum
C’est à qui sait les prendre
Qui ne se couperait pas les mains
Et je reste ordinaire
Face à tous ces mystères
Car jamais je ne vois
Le bandit qui se noie
Je n’entends que l’écho
Du murmure englobant
Résonnance du chaos
Aux limites du temps
Enveloppés de matières
La légèreté nous fait défaut
Loin derrière cette ère
Où une langue pour tous les mots
Et l’on aborde son prochain
Des couteaux plein les yeux
À chacun son chemin
Laissant derrière un mur de feu
On aura beau s’étendre
Sur les mers de la Lune
En laissant pour s’y rendre
Une sphère qui se consume
C’est à chaque seconde
Qu’on meurt à l’intérieur
Car les racines du monde
Baignent dans l’erreur
Il y avait, paraît-il
Des espaces sans drapeaux
Sans ce tissu futile
Qui vous colle à la peau
Et les ténèbres furent
Les rois ornés de leurs parures
Les territoires obscènes
Et les combattants de l’hygiène
Refrain
|
||||
10. |
Sabrez le champagne
04:58
|
|||
Entre l’homme et puis l’objet
Y a-t-il une différence?
Entre l’Afrique, l’Uruguay
Et la France?
Entre ce que je fais
Et ce que tu penses?
Entre un fauteuil Louis XVI
Et une potence
Sabrez le champagne
Sans moi
Cent fois
Sans loi
J’habite à la campagne
Sans toi
Sans toit
Sans foi
Entre l’homme et puis la femme
Y a-t-il une différence?
Entre Marcel Proust
Et Laurence?
Entre les quarante balais
Et l’enfance?
Entre un parfum de rose
Et une odeur rance
Refrain
Entre deux et douze millions
Y a-t-il une différence?
Entre un jardin
Et une île pour les vacances?
Entre la santé
Et la démence?
Entre la différence
Et l’indifférence
Refrain
[Perdu dans les montagnes
Devant l’étang et l’eau qui stagne
Où se reflètent les nuages
Et les arbres sans feuillage
C’est l’automne
Tentant d’échapper aux tourbillons
Des pensées qui me viennent
Je récite ton nom
Avant la pluie diluvienne]
|
Streaming and Download help
If you like Winston Balafre, you may also like:
Bandcamp Daily your guide to the world of Bandcamp